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En 1980, Gordon Morison quitte Advertising Posters suite à une histoire de plagiat artistique concernant le personnage de Tarzan. | En 1980, Gordon Morison quitte Advertising Posters suite à une histoire de plagiat artistique concernant le personnage de Tarzan. | ||
Le dessinateur avait l'habitude de copier des dessins de ses confrères. Il se définissait, avec auto-dérision, comme une personne à l'«éthique variable». | Le dessinateur avait l'habitude de copier des dessins de ses confrères. Il se définissait, avec auto-dérision, comme une personne à l'«éthique variable». | ||
− | A sa décharge, le plagiat était courant dans ce milieu professionnel. L'artiste George Molentin, qui travaillait aussi chez Advertising Posters plagiait des pin-up de Gil Elvgren et George Petty. On peut citer d'autres exemples : Voir [http://www.multibille.fr/blog/369851-les-flippers-inspires-par-des-dessins-dart cet article]. | + | A sa décharge, le plagiat était courant dans ce milieu professionnel. L'artiste [[George Molentin]], qui travaillait aussi chez Advertising Posters plagiait des pin-up de Gil Elvgren et George Petty. On peut citer d'autres exemples : Voir [http://www.multibille.fr/blog/369851-les-flippers-inspires-par-des-dessins-dart cet article]. |
Dans le livre « Pinball Art », Gordon Morison raconte une anecdote concernant un plagiat artistique pour le flipper Spiderman: « Quand j'ai fait cette illustration pour le jeu Spiderman, plutôt que de traîner, j'ai fait un tracé d'après la bande dessinée que j'ai ensuite agrandi. Mon travail devait recevoir l'approbation de la firme Marvel Comics aussi l'ai-je apporté à New York et leur dessinateur l'a observée. Il ne s'est pas rendu compte qu'il s'agissait de son propre dessin et il m'a imposé tous ces fichus changements tels qu'allonger un doigt et tout ça. Il est même allé jusqu'à dire que j'aurais dû recopier un de ses dessins ; j'ai failli lui dire, je ne copie pas, je décalque ! » | Dans le livre « Pinball Art », Gordon Morison raconte une anecdote concernant un plagiat artistique pour le flipper Spiderman: « Quand j'ai fait cette illustration pour le jeu Spiderman, plutôt que de traîner, j'ai fait un tracé d'après la bande dessinée que j'ai ensuite agrandi. Mon travail devait recevoir l'approbation de la firme Marvel Comics aussi l'ai-je apporté à New York et leur dessinateur l'a observée. Il ne s'est pas rendu compte qu'il s'agissait de son propre dessin et il m'a imposé tous ces fichus changements tels qu'allonger un doigt et tout ça. Il est même allé jusqu'à dire que j'aurais dû recopier un de ses dessins ; j'ai failli lui dire, je ne copie pas, je décalque ! » | ||
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Gordon Alexander Morison est un dessinateur et un illustrateur américain [1] né le 27 avril 1930 et mort le 20 juillet 2000. Il a illustré près de 150 flippers dans les années 1970.
Gordon Morison est né dans l'Indiana en avril 1930.
Au début des années 1950, il intègre l'armée américaine et participe à la guerre de Corée.
En 1970, Gordon Morison trouve un emploi de dessinateur/illustrateur dans l'entreprise Advertising Posters. Cette entreprise travaille en sous-traitance pour les principaux fabricants de flippers. Elle réalise les illustrations des glaces, des décors et des plateaux de flippers.[2]
Gordon Morison devient l'illustrateur attitré des flippers Gottlieb chez Advertising Posters. Il est désigné pour travailler exclusivement sur les flippers de cette marque. L'entreprise Gottlieb signe un contrat d'exclusivité pour cela [3]. Gordon Morison remplace Roy Parker qui était le dessinateur exclusif des flippers Gottlieb depuis les années 1950.
Entre 1971 et 1980, G. Morison illustre près de 150 flippers Gottlieb, du Galaxie (01/1971) à l'Asteroid Annie and the Aliens (12/1980).
Dans la préface du livre « Pinball Art » (1991), le dessinateur évoque son travail chez Advertising Posters. [3] Il explique que dans les années 1970, il n'y avait pas d'équipements modernes permettant de faire des montages photographiques. Toutes les illustrations étaient faites à la main. Mêmes les pochoirs permettant de réaliser les dessins de caisses étaient découpés à la main. Les personnes chargées de réaliser ces pochoirs demandaient à Gordon Morison de ne pas dessiner des formes trop complexes car cela compliquait leur travail. Gordon Morison fut cependant l'un des premiers à rompre avec les dessins géométriques traditionnels sur les caisses :
Chez Advertising Posters, les illustrateurs n'avaient pas le droit de signer leurs œuvres. Gordon Morison trouvait cela regrettable. Il a essayé plusieurs fois d'insérer discrètement sa signature sur des glaces mais on lui faisait retirer à chaque fois.[3]
Il considérait l'illustration de flippers comme un « simple boulot ». Il avait un peu honte de cet emploi et regrettait de ne pas travailler dans une agence de publicité. [3]
En 1980, Gordon Morison quitte Advertising Posters suite à une histoire de plagiat artistique concernant le personnage de Tarzan. Le dessinateur avait l'habitude de copier des dessins de ses confrères. Il se définissait, avec auto-dérision, comme une personne à l'«éthique variable». A sa décharge, le plagiat était courant dans ce milieu professionnel. L'artiste George Molentin, qui travaillait aussi chez Advertising Posters plagiait des pin-up de Gil Elvgren et George Petty. On peut citer d'autres exemples : Voir cet article.
Dans le livre « Pinball Art », Gordon Morison raconte une anecdote concernant un plagiat artistique pour le flipper Spiderman: « Quand j'ai fait cette illustration pour le jeu Spiderman, plutôt que de traîner, j'ai fait un tracé d'après la bande dessinée que j'ai ensuite agrandi. Mon travail devait recevoir l'approbation de la firme Marvel Comics aussi l'ai-je apporté à New York et leur dessinateur l'a observée. Il ne s'est pas rendu compte qu'il s'agissait de son propre dessin et il m'a imposé tous ces fichus changements tels qu'allonger un doigt et tout ça. Il est même allé jusqu'à dire que j'aurais dû recopier un de ses dessins ; j'ai failli lui dire, je ne copie pas, je décalque ! »
Si G. Morison a parfois plagié ses confrères, il a lui-même été copié. Son style a influencé le monde du flipper et particulièrement certains fabricants européens comme les espagnols Recel et Playmatic dont les glaces sont indéniablement inspirées de celles de Morison. Ainsi, la glace du Lady Luck de Recel est fortement inspirée de celle du Royal Flush.[4]
1980 fut une année noire pour Gordon Morison : Le dessinateur perd son emploi à Advertising Posters et subit une attaque cardiaque. [5]
Après son rétablissement, il part travailler chez Stern (Bien qu'il ne soit crédité d'aucun flipper de cette compagnie). Puis il rejoint une agence de publicité en tant que dessinateur/illustrateur.[4]
Gordon Morison s'oriente ensuite vers l'univers de la bande dessinée. En 1989, il dessine la BD "Slimer!" éditée par Now Comics. Cette BD est tirée du dessin animé "Slimer! and the Real Ghostbusters", lui-même basé sur le film Ghostbusters (1984).[6][7][8] Morison participe aux albums 7, 9, 14 et 16 de "Slimer!".[9]
Après la bande dessinée, Gordon Morison s'essaye au jeu vidéo. Il participe à la création du jeu "Ninja Baseball Bat Man". Son travail consiste à dessiner les personnages du jeu et illustrer le meuble de la borne d'arcade. Le jeu "Ninja Baseball Bat Man" sort en 1993, il est édité par Irem Corporation.[10][11]
En 1995 et 1996, Gordon Morison revient à la bande dessinée. Il dessine plusieurs histoires de Scooby-Doo pour la maison d'édition Archie Comics.[12][13]
Lors d'une interview à la Pinball Expo 2000, l'un des amis de Morison, Keith Egging (concepteur de jeu pour Taito) livre quelques traits de la personnalité du dessinateur. Éternel enfant, Gordon Morison adorait les bandes dessinées et les dessins animés. Il aimait aussi les jouets et les figurines qu'il achetait pour son propre usage. Sa maison étaient décorée de façon étrange avec toutes sortes d'objets d'art, notamment des gargouilles. Il possédait des milliers de livres illustrés. Il aimait aussi les ordinateurs, les choses Égyptiennes et l'espace. [5]
Selon ses amis, Gordon Morison travaillait 60 à 80 heures par semaine jusqu'à l'âge de 70 ans. Il continuait à réaliser tous types de visuels publicitaires. [5]
Gordon Morison meurt d’un cancer du poumon en juillet 2000, seulement trois semaines s'être marié avec sa seconde épouse Joan.
Les dessins de Gordon Morison rappellent l'univers des comics américains. Le dessinateur illustre par ailleurs les flippers Hulk (1979) et Spider-man (1980) qui marquent le début des licences. [4]
On retrouve sur les œuvres de Morison des similitudes avec les oeuvres pop art des années 1950-1960. Notamment au niveau du choix des couleurs vives et décalées par rapport à la réalité. (cf flipper Now, 4 Square, Far Out) [2]
Certaines de ses réalisations rappellent les peintures pop art de Roy Lichtenstein, un artiste adepte du style comics comme lui.[14]
Gordon Morison aimait représenter des jeunes femmes séduisantes dans ses œuvres (Jungle Queen, Joker Poker, Dragon, Solar Ride, Centigrade 37, Gemini, Valkyrie ...). Les personnages masculins jouent un rôle plutôt secondaire dans ses dessins. Ainsi, sur le Buccaneer, le capitaine pirate est une fille. Il en est de même pour le génie, sur le flipper du même nom.[4]
Gordon Morison cachait parfois le prénom de ses amies dans ses dessins. Sur la glace du flipper Buck Rogers, le prénom « Sue » est écrit sur le soutien-gorge de la jeune femme.
Le style de Morison a évolué au fil des années. Au milieu des années 1970, ses backglass sont pourvues d'un vrai décor (Jungle Queen, Cleopatra), même si celui-ci est imaginaire ou futuriste (Joker Poker, Jet Spin, 2001…).
A la fin de la décennie, les décors sont remplacés par un assemblage de formes abstraites et de couleurs étudiées dont le rôle est de mettre en valeur les personnages principaux et de capter le joueur potentiel (Solar ride, Circus, Genie et surtout Roller Disco). [4] La glace étant la partie la plus apparente du flipper, elle doit attirer l'attention du joueur.
Les illustrations de Gordon Morison respirent la bonne humeur. Ses personnages évoluent dans un univers de bande dessinée joyeux et coloré. Ils arborent un sourire perpétuel et dégagent de la sympathie (Fast Draw, Roller Coaster). Les années 1980 et 1990 apporteront un univers esthétique plus sombre et violent aux flippers.
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Merci à Nénesse Lapointe et Edwood pour leurs informations et leurs photos.